Quand la peur du « sans-emploi » fait « tout » accepter jusqu’à l’ennui au travail !
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Depuis plus de 15 ans, le chômage en France a des effet sur les comportements des salariés. Certains se sentent moins libres dans leur emploi ( peur de négocier, de donner leur avis, de dire « non cela n’est pas possible avec les moyens donnés » etc…), quand d’autres, les « je m’ennuie… , car je n’ai rien à faire », ne mobilisent pas leurs compétences pour envisager de « bouger » en interne ou dans une autre structure.
Ces effets de « la peur de ne pas retrouver un emploi » contribuent à éteindre confiance en soi, en ses compétences et en ses potentialités « autres ». Globalement, la créativité s’essouffle, les projections de vie s’adaptent jusqu’à s’accommoder d’un présent qui peut, à terme, se révéler délétère.
Comment contrecarrer ces effets pour l’individu et, par conséquence pour l’entreprise ?
C’est bien aux services RH d’ être alertés sur ces nouveaux phénomènes et de les inclure dans leurs réflexions et actions pour leurs salariés. Il est fréquent de constater lors d’un audit que, bien souvent les compétences, idées, visions pertinentes etc sont présentes mais étouffées par cette crainte permanente du « sans-emploi » qui peut scléroser la personnalité, du salarié et qui encombrent la qualité des organisations.Une analyse individuelle de chaque situation doit permettre d’entendre les signes d’un, « j’accepte tout, trop » et… je m’épuise ou d’un, « je ne sers à rien » et… je ne sais plus quelles sont mes compétences.
Éviter le burn-out et l’ennui au travail pour une plus value collective :
Outre travailler les organisations sur un plan systémique, en premier lieu, pour prévenir le burn out, les RH peuvent proposer l’outil du coaching. Le coaché interrogera ce sentiment de malaise au travail et en comprendra les causes. Il saisira rapidement pourquoi et comment ce « je dis oui à tout » contribue fortement à un essoufflement de ses capacités et compétences. La « reconnexion » à ses valeurs et ses aspirations dessinera les dichotomies entre ses projections initiales et l’actuelle réalité de ses fonctions. Il renouera avec la dynamique de la confiance (confiance en soi, aux autres : être confiant) pour retrouver fierté et désir de travail.
Pour éviter l’ennui au travail ( bore-out ) : repenser bien sûr les fonctions et, si celles-ci s’avèrent inexorablement figées, veiller à initier et proposer fortement des choix de formation qui, tout en augmentant les Savoir, éviteront la plongée dans le cercle négatif de la dépréciation. A minima, cela donnera au salarié le sentiment « qu’elle ou il compte » en posant un acte de bienveillance par l’intérêt démontré.
Il s’agit bien de comprendre nationalement que, les quelques médias qui nous relatent les inspirants « nouveaux départs » dans une conversion réussie et plutôt heureuse, ne peuvent en aucun cas endiguer cette hantise du « sans-emploi ». Celle-ci modifie profondément le rapport au travail en effritant son étayage d’harmonie de vie pour une dévalorisation qui infiltre insidieusement nos champs professionnels, personnels voir familiaux.